Menace pour Polygon et Shiba Inu : le pouvoir est trop concentré

L’un des principes fondamentaux des cryptomonnaies est leur fonctionnement décentralisé, ce qui signifie qu’aucune entité ou personne centrale ne détient un pouvoir excessif. Lorsqu’une part trop importante des actifs disponibles d’une cryptomonnaie est détenue par une ou quelques personnes seulement, cela peut compromettre l’effet de décentralisation.

MATIC et SHIB trop centralisés

Santiment, société spécialisée dans l’analyse on-chain, a examiné le degré de décentralisation de plusieurs cryptomonnaies. Elle a constaté que les dix portefeuilles contenant le plus de Polygon (MATIC) possèdent ensemble près de 70 % de la capitalisation boursière de l’actif. Avec Shiba Inu (SHIB), ces altcoins sont actuellement les plus centralisés. Pour SHIB, plus de 61 % de la capitalisation est également concentrée dans seulement dix portefeuilles.

Une centralisation excessive d’un actif peut entraîner des risques importants. Par exemple, quelques personnes pourraient faire chuter complètement la valeur en décidant de vendre leurs positions. Des risques de manipulation des prix et de volatilité indésirable se profilent. Bien que ce problème soit plus fréquent avec les actifs de moindre envergure, il apparaît désormais également avec certains plus grands actifs, y compris ceux qui font l’objet de nombreux échanges.

Bien que MATIC et SHIB présentent des taux élevés de centralisation, Uniswap (UNI) et Pepe (PEPE) ne sont pas très loin derrière. Près de 51 % des UNI et plus de 46 % des PEPE sont détenus par les dix plus grands portefeuilles.

Cas particuliers de cryptomonnaies

Ethereum (ETH) et Tether (USDT) figurent également en haut de la liste. Environ 44 % de tous les ETH et plus de 33 % de tous les USDT sont stockés dans des endroits centraux. Toutefois, cela a une explication logique. Dans le cas de la plus grande altcoin, de nombreux actifs sont centralisés en raison du processus de staking des contrats ETH 2.0. Pour Tether, ces actifs sont souvent déposés auprès de grandes institutions financières, car celles-ci utilisent des bitcoins et des ethers pour garantir leurs produits financiers.

D’autres altcoins présentent également des raisons spécifiques expliquant un pourcentage de centralisation supérieur à la moyenne. Chainlink (LINK) et Toncoin (TON) sont en tête de liste avec un pourcentage de respectivement 31,1 % et 27,5 %. Dans le cas de LINK, les “nœuds”, qui sont les ordinateurs d’un réseau blockchain, détiennent de nombreux actifs pour garantir la stabilité du réseau. Selon Santiment, la forte concentration de TON serait liée à la croissance récente de cette cryptomonnaie.