Photo: Antonio Suarez Vega/Shutterstock
Les gangs liés aux cryptomonnaies continuent de semer la terreur en Europe. Malgré les efforts des autorités et de nombreuses enquêtes policières, les cas d’enlèvements et de braquages liés aux cryptos se multiplient. Mais une avancée majeure vient d’être réalisée grâce à l’arrestation de membres d’un réseau criminel espagnol.
Un réseau crypto démantelé grâce à l’opération Borrelli
Les forces de l’ordre de plusieurs pays, France, États-Unis, Estonie, Guardia Civil espagnole et Europol, ont uni leurs efforts pour lutter contre les escroqueries, le blanchiment d’argent et la cybercriminalité. Après des années d’enquête, ils ont lancé le mois dernier l’« Opération Borrelli », ciblant une bande de fraudeurs accusée d’avoir fait plus de 5.000 victimes.
Avant les arrestations, cinq perquisitions ont été menées à Madrid, et d’autres recherches ont été menées dans les îles Canaries. Ces actions ont permis l’arrestation de trois suspects à Madrid et de deux autres dans l’archipel.
Interpol a partagé des images de l’opération sur X, illustrant l’ampleur de cette offensive contre le crime organisé crypto.
🔎 Watch the operation unfold as the Spanish Guardia Civil, with the support of Europol and police from Estonia, France, and the US, dismantle a criminal network engaged in cryptocurrency investment fraud.
Read more about the operation here ⤵️https://t.co/yiUKyW1TI2 pic.twitter.com/D8jfZeqxDu
— Europol (@Europol) June 30, 2025
Les individus arrêtés lors de l’opération Borrelli ne sont pas de simples délinquants. Selon un communiqué d’Interpol, ils seraient responsables de plus de 460 millions d’euros de gains illégaux. Pour dissimuler leurs activités, les criminels utilisaient un mélange sophistiqué de cryptomonnaies, virements bancaires et espèces. Ils opéraient via une société écran basée à Hong Kong et s’appuyaient sur un vaste réseau international de complices et de plateformes crypto pour faire transiter et blanchir les fonds.
Un rôle central pour la France et Interpol
La forte implication de la France dans cette opération n’est pas surprenante. Le pays fait face à une recrudescence des crimes liés aux cryptomonnaies. Rien qu’en 2025, dix enlèvements à motivation crypto y ont déjà été recensés. Face à cette vague, les autorités françaises ont annoncé vouloir renforcer leurs moyens de lutte contre ce type de criminalité.
Le succès de cette opération repose également sur le travail de fond d’Interpol, qui cartographie les réseaux crypto criminels via des enquêtes approfondies et des analyses stratégiques. Europol, de son côté, a envoyé un spécialiste des crimes financiers en Espagne pour appuyer les forces locales le jour de l’opération.
La cybercriminalité continue de s’intensifier
Depuis plusieurs années, Europol tire la sonnette d’alarme face à l’explosion des fraudes en ligne. En mars 2025, l’agence publiait un rapport alarmant, le SOCTA (Serious and Organised Criminal Threat Assessment), qui met en lumière l’ampleur du phénomène dans un monde de plus en plus interconnecté.
L’émergence de l’intelligence artificielle aggrave la situation : les cybercriminels s’en servent pour pratiquer le social engineering, une méthode qui consiste à manipuler les victimes pour obtenir des données sensibles. Ils sévissent sur des forums comme Reddit ou via des e-mails frauduleux au réalisme troublant.
D’après le Crypto Crime Report 2025 de Chainalysis, la criminalité liée aux cryptos a fortement augmenté en 2024. La lutte est loin d’être terminée, mais l’opération Borrelli montre que les autorités intensifient leurs efforts pour enrayer ce fléau.