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Un projet controversé de l’Union européenne, baptisé “Chat Control”, reprend de la vigueur : 19 des 27 États membres de l’UE soutiennent désormais cette mesure.
Qu’est-ce que le contrôle des messages et que veut l’UE ?
Avec la mise en place de Chat Control, toutes les plateformes de messagerie, comme WhatsApp, Telegram ou Signal, seraient obligées de scanner chaque message avant son envoi. Qu’il s’agisse de texte, d’une photo ou d’une vidéo, tout devrait être analysé avant transmission.
Cette technique, appelée client-side scanning, consiste à examiner le contenu d’un message via un logiciel avant qu’il ne soit chiffré. Cela s’appliquerait même aux services dotés du chiffrement de bout en bout, où en principe même l’opérateur ne peut lire le message. Comme l’a expliqué le blogueur technique Korben, c’est un peu comme si la poste lisait vos lettres avant de les glisser dans l’enveloppe.
Le projet prévoit également une obligation d’enregistrement de l’âge des utilisateurs.
Cela remet donc directement en cause la notion même de vie privée, ce qui suscite de vifs débats.
Qui soutient ce projet ?
Le Danemark a réintroduit la proposition, soutenu notamment par la Belgique, la Hongrie, la Suède, l’Italie, l’Espagne et la France — cette dernière ayant initialement voté contre. L’Allemagne, pour sa part, n’a pas encore tranché.
Le Danemark a relancé le texte le 1er juillet 2025, jour où il a pris la présidence du Conseil de l’UE.
Pour que le projet soit adopté, il faut l’accord d’au moins 55 % des États membres (soit 15 sur 27) représentant 65 % de la population de l’UE. L’appui de l’Allemagne serait donc décisif : si Berlin dit oui, le dispositif pourrait entrer en vigueur dès octobre.
Les partisans estiment que cette mesure est nécessaire pour empêcher l’échange de contenus liés à l’exploitation sexuelle des enfants.
Les critiques des experts en protection de la vie privée
À l’inverse, certains dénoncent une dérive dangereuse. Pavol Lupták, sur X, a parlé d’une “Union européenne communiste”. Selon lui, l’Autriche, les Pays-Bas et la Pologne s’y opposent.
Il affirme que cela instaurerait une surveillance de masse sur tous les messages, y compris du contenu parfaitement légal et inoffensif. Cela marquerait, selon lui, la fin de la vie privée numérique.
De son côté, Patrick Breyer a publié une infographie détaillant visuellement les implications de ce projet.

Korben a affirmé que la véritable cible n’était pas les criminels, mais bien l’ouverture des conversations privées au contrôle de l’UE.
Pavel Durov, fondateur de Telegram, arrêté en 2024 pour ne pas avoir modéré son application, avertit que la France risque un effondrement social si la censure et la régulation continuent de s’intensifier.
Des associations pour la liberté numérique appellent les citoyens à interpeller les députés européens afin que la loi puisse encore être bloquée.
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