Photo: Todamo / Shutterstock.com
Au cours de l’année écoulée, une nouvelle législation sur les cryptomonnaies a été mise en place dans l’Union européenne (UE). Selon la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), l’UE est en avance dans ce domaine, mais cela pourrait aussi poser des problèmes.
Les risques liés aux lois européennes sur les stablecoins
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, s’est exprimée sur les risques entourant les stablecoins. Il s’agit de cryptomonnaies stables, rattachées à une valeur de référence relativement fixe, comme l’euro ou le dollar américain.
Depuis l’entrée en vigueur du règlement Markets in Crypto-Assets (MiCA), de nouvelles règles encadrent les stablecoins en Europe. Mais selon Lagarde, cette régulation n’est pas totalement étanche et ne supprime pas tous les risques.
Elle pointe en particulier les coopérations entre différentes entités, dont certaines échappent au champ d’application de MiCA. C’est le cas, par exemple, de partenariats entre organisations européennes et américaines lançant ensemble un stablecoin.
La concurrence mondiale autour des stablecoins
D’autres pays renforcent également leur propre cadre légal. Aux États-Unis, une loi a été adoptée cet été pour favoriser les stablecoins adossés au dollar, tandis que la Chine développe un stablecoin basé sur le yuan.
Piero Cipollone, membre du directoire de la BCE, avait déjà exprimé ses inquiétudes plus tôt cette année concernant les États-Unis. Il avertissait que leur nouvelle législation pourrait attirer les investisseurs vers le marché américain et accroître encore le rôle mondial du dollar.
L’UE incapable d’absorber une demande massive
Selon Lagarde, l’Europe garde une longueur d’avance sur le plan réglementaire. Le règlement MiCA protège les investisseurs en imposant notamment des exigences strictes sur les réserves qui soutiennent les stablecoins. Ces réserves garantissent la stabilité de leur valeur.
Mais c’est précisément là que se situe le danger, estime-t-elle. L’assurance apportée par MiCA et l’interdiction de frais supplémentaires de remboursement pourraient inciter les investisseurs à privilégier l’Europe plutôt que d’autres juridictions. En cas de retraits massifs et simultanés, l’UE ne disposerait pas, pour l’instant, des réserves suffisantes pour faire face à cette demande.