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Tesla a de nouveau accordé une rémunération de plusieurs milliards à son PDG Elon Musk. Il s’agit d’un paquet d’actions temporaire de 96 millions d’actions d’une valeur estimée à 29 milliards de dollars (25 milliards d’euros). Cette rémunération vise à retenir Musk alors que son précédent plan de rémunération controversé de 2018 fait toujours l’objet d’une bataille juridique.
Tesla veut garder Elon Musk à bord
Tesla a de nouveau accordé un important paquet d’actions à son directeur Elon Musk. C’est ce qui ressort d’une notification adressée à l’autorité américaine de surveillance des marchés financiers, la Securities and Exchange Commission (SEC). Cette énorme récompense vise à maintenir Musk à la tête du constructeur automobile pendant au moins deux ans.
Musk ne pourra convertir ce paquet d’actions en monnaie fiduciaire que s’il est toujours directeur de Tesla dans deux ans. Le conseil d’administration tente ainsi de s’assurer sa loyauté, à un moment où la position de Musk est remise en question. Ces dernières années, la politique de rémunération de Tesla a fait l’objet de nombreuses critiques, Musk étant régulièrement accusé d’être rémunéré de manière excessive.
La baisse des ventes met Musk sous pression
En juillet, Tesla a présenté des résultats trimestriels décevants. Pour le deuxième trimestre consécutif, le chiffre d’affaires a baissé, en partie à cause de modèles obsolètes et de la perte d’avantages fiscaux pour les véhicules électriques. Lors d’une réunion, Musk a lui-même déclaré que les prochains trimestres pourraient être « difficiles ».
S’il finit par pouvoir encaisser son ancien package, beaucoup plus important, de 56 milliards de dollars, ce nouvel accord sera automatiquement annulé. Tesla évite ainsi que Musk ne profite deux fois.
Musk exige plus de contrôle, malgré ses activités parallèles
La rémunération a été approuvée par une commission spéciale au sein du conseil d’administration de Tesla. Il est frappant de constater que le nouveau plan ne limite pas Musk dans la création de nouvelles entreprises ou la poursuite de ses activités politiques, ce qui a justement fait l’objet de nombreuses critiques de la part des actionnaires. Son travail politique, notamment son soutien à Donald Trump et la création de son propre parti, a nui à la réputation de Tesla.
Musk détient actuellement environ 13 % des actions de Tesla, mais a précédemment indiqué qu’il souhaitait disposer d’au moins 25 % des droits de vote pour se sentir à l’aise dans le développement de la stratégie de Tesla en matière d’IA et de robotique. Sans ce pouvoir, il menaçait de poursuivre ses ambitions en dehors de Tesla.
Peu de temps après, il est apparu clairement que Musk avait discrètement fondé une entreprise d’IA appelée xAI. Au début de cette semaine, les actualités sur le bitcoin ont rapporté que son chatbot IA Grok avait mis en garde contre les superordinateurs.
Le juge a rejeté le précédent package de rémunération
Le timing de cette nouvelle rémunération est frappant. Début 2024, un juge a en effet décidé que le précédent plan de rémunération de Musk datant de 2018, d’une valeur de pas moins de 56 milliards de dollars, était illégal. Le tribunal a estimé que le conseil d’administration n’avait pas fait preuve d’une indépendance suffisante lors de l’approbation de cet accord et que les actionnaires n’avaient pas bénéficié d’une transparence suffisante.
Si Tesla venait à être déboutée dans cette nouvelle affaire, il est possible que ce nouveau plan de rémunération soit également annulé. La bataille juridique autour des rémunérations de Musk est donc loin d’être terminée.