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Si les gouvernements appliquent réellement leurs plans actuels en matière de climat et d’énergie, les ménages européens le ressentiront rapidement dans leur portefeuille.
Selon le rapport énergétique annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la facture énergétique moyenne dans les économies développées, comme l’Union européenne, pourrait diminuer de plusieurs centaines d’euros par an d’ici 2035.
Une facture énergétique plus basse, mais pour tout le monde ?
Pour les ménages européens, l’AIE prévoit une baisse d’environ 500 euros par an par rapport à aujourd’hui, à condition que la transition énergétique continue de progresser.
Si les politiques restent au niveau actuel, cet avantage disparaît en partie et les coûts risquent même d’être environ 6 % plus élevés en 2035 que dans le scénario « plus ambitieux ».
Cette baisse de la facture énergétique ne se fera pas toute seule. Les calculs de l’AIE supposent que les gens investissent dans leur logement et leur comportement : meilleure isolation, passage à une pompe à chaleur, panneaux solaires sur le toit, et utilisation plus fréquente de véhicules électriques.
L’idée est d’étaler ces investissements sur plusieurs années, par exemple via un prêt. Cela signifie payer un peu plus maintenant, mais voir sa facture mensuelle d’énergie diminuer ensuite.
Et c’est précisément là que cela coince pour de nombreux ménages à faibles revenus. Pour eux, il est déjà difficile de payer les charges courantes, alors investir dans un nouveau système de chauffage ou une isolation complète est encore moins envisageable.
Les auteurs de l’AIE mettent en garde : ceux qui ne peuvent pas se permettre de se lancer dans la transition énergétique aujourd’hui risquent d’être laissés de côté et de ne pas profiter des économies futures.
Investir dans la transition énergétique
Les gouvernements reçoivent donc un conseil clair : si vous augmentez la taxe sur le CO₂, par exemple sur le carburant ou le gaz, utilisez une partie de ces recettes pour aider directement les ménages vulnérables.
Sinon, les politiques climatiques risquent d’intensifier les inégalités entre ceux qui peuvent se permettre d’investir… et les autres.
Dans de nombreux pays, il existe déjà des aides comme des subventions, des prêts à taux zéro ou des programmes municipaux, mais elles sont souvent temporaires et trop dispersées.
L’AIE plaide pour une transition énergétique basée sur des politiques stables et des règles claires, afin que les ménages puissent planifier sur le long terme.
Dans son nouveau World Energy Outlook, l’AIE qualifie cette période d’« ère de l’électricité ». Presque toutes les tendances majeures de la décarbonation reposent sur l’électricité : voitures électriques, pompes à chaleur, climatiseurs, mais aussi data centers et électrification industrielle.
La demande d’électricité pourrait augmenter d’au moins 40 % d’ici 2035, bien plus vite que la consommation totale d’énergie. Le solaire progresse le plus rapidement, suivi par d’autres sources renouvelables, et même le nucléaire signe un retour après des années de stagnation, avec une croissance attendue d’au moins un tiers.
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