Foto: Marc Bruxelle/Shutterstock en
Bitcoin traverse une période délicate. Les mineurs peinent à maintenir leur rentabilité. La faiblesse des frais de transaction, combinée à la réduction de moitié de la récompense de bloc tous les quatre ans, écarte progressivement les acteurs les plus modestes et favorise une concentration croissante du secteur.
Dans le même temps, la pression réglementaire ne faiblit pas. Les gouvernements imposent des cadres toujours plus stricts, rendant les transactions réellement pseudonymes et pair à pair de plus en plus difficiles. À cela s’ajoute l’entrée massive des institutions : ETF, entreprises de trésorerie, banques d’investissement. Toutes ont adopté bitcoin comme une nouvelle classe d’actifs et accumulent agressivement, plaçant une part croissante de l’offre dans leurs coffres.
Que reste-t-il alors de l’idéal originel ? Bitcoin est-il en train de glisser vers un réseau géré de manière centralisée, où l’accès passe exclusivement par des intermédiaires agréés ?
Bitcoin, futur Minitel de la monnaie numérique ?
Minitel, de quoi parle-t-on exactement ?
Pendant des années, des millions de foyers français ont eu sur leur table ce terminal beige, connecté à la ligne téléphonique. Il permettait de consulter ses comptes bancaires, réserver des billets de train, accéder à des annuaires, faire des achats ou discuter en ligne — bien avant que le grand public n’ait entendu parler d’« internet ».
Minitel était une fierté nationale et un succès économique. Le système avait été conçu, développé et exploité par l’État français via France Télécom. L’infrastructure, l’accès, les tarifs : tout passait par un acteur central unique.
Pour proposer un service sur Minitel, un entrepreneur devait obligatoirement passer par ce gardien. Obtenir une autorisation, signer des contrats, s’intégrer dans un modèle économique imposé. Minitel était innovant, mais enfermé dans un cadre strictement contrôlé.
Lorsque le World Wide Web est apparu, il n’était pas nécessairement plus beau ou plus rapide, mais il était radicalement différent dans son architecture : protocoles ouverts, absence de commissions, accès sans autorisation. N’importe qui pouvait lancer un site sans demander la permission, installer un serveur chez soi et atteindre le monde entier. Là où Minitel reposait sur le contrôle, le web reposait sur l’ouverture.
La suite appartient à l’histoire : Minitel a fini dans les musées, le web est devenu la norme mondiale.
La monnaie fiduciaire, un Minitel monétaire
La monnaie fiduciaire, euro, dollar, yen, est l’équivalent monétaire de Minitel. Elle est émise par l’État et n’existe que par la confiance accordée aux gouvernements et aux banques centrales, qui détiennent le monopole de sa création et de sa gestion.
Les transactions dépendent des banques et des prestataires de paiement, les transferts internationaux d’un réseau complexe d’intermédiaires réglementés. L’épargne est structurellement exposée à une inflation créée par les mêmes autorités qui pilotent le système.
La monnaie fiat est centralisée, soumise à autorisation et entièrement dépendante d’intermédiaires. Ce modèle permet aux États de financer des déficits et des ambitions bien au-delà de leur capacité fiscale, via la création monétaire et l’endettement. La facture est réglée par les citoyens, à travers une lente érosion du pouvoir d’achat. Un système en apparence stable, mais fondamentalement marqué par une asymétrie de pouvoir.
Bitcoin, le World Wide Web de la monnaie
Bitcoin représente l’exact opposé. Ce n’est pas une « application de paiement plus rapide » au sein du système fiat, mais une architecture monétaire radicalement différente : un réseau ouvert et décentralisé. Chacun peut opérer un nœud, vérifier les transactions et développer des outils sur le protocole. Il n’existe ni serveur central, ni entreprise capable de couper le système, ni État en mesure de l’arrêter en actionnant un simple levier.
Les règles sont inscrites dans un code open source et appliquées par un consensus cryptographique entre des milliers de machines indépendantes. La décentralisation n’est pas ici un slogan idéologique, mais le cœur même du système. Aucun point de corruption unique, aucun comité capable d’augmenter arbitrairement la masse monétaire, aucune entité pouvant bloquer l’accès tant que les utilisateurs conservent leurs clés et leur infrastructure.
La confiance se déplace des institutions vers des règles transparentes et mathématiques.
Les tensions : centralisation et régulation
Le tableau n’est toutefois pas entièrement binaire. Le minage tend à se concentrer entre les mains de grands acteurs bénéficiant d’économies d’échelle, en particulier après les halvings et lorsque les frais sont faibles. La régulation cible en priorité les plateformes d’échange, les services de garde et les points d’accès.
De nombreux utilisateurs interagissent désormais avec le réseau via des interfaces réglementées plutôt que directement. Par ailleurs, les investisseurs institutionnels détiennent aujourd’hui une part significative des bitcoins via ETF et fonds, ce qui accroît la demande tout en concentrant la propriété et l’influence.
Ces évolutions alimentent une interrogation légitime : bitcoin est-il en train de devenir une forme de Minitel monétaire, théoriquement ouverte, mais utilisée en pratique principalement à travers un petit nombre de gardiens régulés ?
La vigilance, pilier d’une monnaie souveraine
On revient ainsi à la question initiale. Bitcoin risque-t-il de devenir un Minitel du numérique ? Son architecture reste fondamentalement plus proche du Web que la monnaie fiduciaire ne l’est de Minitel, mais cela ne constitue pas une protection automatique contre la centralisation.
Tout dépend de l’usage. Tant qu’une part significative des utilisateurs privilégie la garde personnelle des clés, l’exploitation de nœuds, les transactions pair à pair et une attitude critique face à l’intégration dans les structures de pouvoir existantes, le caractère ouvert de bitcoin demeure vivant dans la pratique.
Les institutions et la régulation ne signifient pas nécessairement la fin d’une monnaie souveraine. Mais elles posent une question essentielle à chaque utilisateur : quelle valeur accordes-tu à une monnaie que tu peux posséder, déplacer et vérifier sans autorisation, et quelles décisions prends-tu aujourd’hui pour préserver cette liberté ?
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