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La bourse américaine continue de battre record sur record, malgré les tensions géopolitiques et les nouvelles taxes à l’importation imposées par le président Donald Trump.
Pour beaucoup d’investisseurs, ce contraste avec la réalité économique interroge : comment l’économie américaine peut-elle sembler si robuste alors que la guerre commerciale met la croissance mondiale sous pression ?
Le pouvoir des “Magnificent Seven”
La réponse ne réside pas dans l’économie américaine dans son ensemble, mais dans une poignée de géants boursiers.
Les “Magnificent Seven”, Apple, Microsoft, Nvidia, Tesla, Meta, Alphabet et Amazon, représentent désormais 35 % de la capitalisation totale du S&P 500, soit une valeur combinée de plus de 20 000 milliards de dollars.
- Part des Magnificent Seven dans le S&P 500 et dans la capitalisation totale du marché Source: MacroMicro
Ces performances spectaculaires tirent l’indice vers le haut, masquant une réalité plus contrastée : de nombreuses entreprises américaines, notamment dans l’industrie et la distribution, souffrent.
Une économie à deux vitesses
Les économistes parlent d’une économie en “K” : la branche supérieure représente la croissance rapide des entreprises technologiques et orientées vers l’IA, tandis que la branche inférieure symbolise les secteurs traditionnels, manufacture, commerce de détail, PME, qui stagnent ou reculent.
K-shaped economy.
Chart H/t: @albertedwards99. Annotation my own. pic.twitter.com/APTpA8fYmF
— Steve Hou (@stevehou0) September 25, 2025
Ce découplage crée une illusion de prospérité : les marchés financiers prospèrent, mais une grande partie de l’économie réelle reste à la traîne.
“La bourse, c’est l’économie”
La consommation américaine reste pourtant solide, en grande partie grâce à l’effet richesse. Plus les ménages voient la valeur de leurs portefeuilles augmenter, plus ils dépensent.
🇺🇸 AI is lifting U.S. growth through massive AI investment and a stock-driven wealth effect, while broad worker productivity gains are still modest.
US nonfarm productivity rose 3.3% in Q2-25, which is solid but not an AI-driven regime shift.
So far, the boost is more about… pic.twitter.com/uJlYwZ3YDt
— Rohan Paul (@rohanpaul_ai) October 13, 2025
Or, la consommation représente près de 70 % du PIB américain.
Ainsi, la hausse des marchés agit comme un moteur auto-entretenu :
Des actions qui montent → une consommation qui progresse → une économie qui résiste → et des actions qui continuent de grimper.
Mais pour combien de temps ?
La question de la durabilité de ce modèle reste ouverte.
Si la bourse devait connaître une correction majeure, ce même mécanisme pourrait s’inverser brutalement.
C’est sans doute pour cette raison que Donald Trump ajuste régulièrement son discours dès que Wall Street réagit négativement à ses annonces géopolitiques.
Son agenda économique semble de plus en plus dicté par la réaction des marchés, plutôt que par les fondamentaux de l’économie réelle.
Un signal clé pour Bitcoin et la crypto
Pour les investisseurs crypto, cette mécanique est essentielle.
Tant que les Magnificent Seven continuent de performer et que la consommation reste dynamique, la liquidité globale soutient les actifs risqués comme Bitcoin et Ethereum.
Mais si Wall Street venait à vaciller, une correction violente pourrait également frapper le marché crypto.
Autrement dit : tant que la bourse brille, Bitcoin respire, mais la lumière pourrait vite vaciller.