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Grosse déception vendredi dernier dans l’État américain de l’Arizona. La gouverneure, Katie Hobbs, a bloqué in extremis un projet de loi très attendu, connu sous le nom de « Senate Bill 1025 », ou plus simplement la loi bitcoin. Quelles sont les conséquences de cette décision inattendue ? L’Arizona investira-t-il un jour dans le bitcoin ?
L’Arizona ne sera pas (encore) le premier État américain à acheter du bitcoin
Cette législation aurait permis à l’État d’acheter du bitcoin avec des fonds confisqués, pour ensuite les conserver comme réserve publique. L’objectif était de protéger l’État contre des risques économiques tels que la dévaluation monétaire, les récessions ou l’inflation. Le texte avait pourtant été approuvé à la fois par la Chambre des représentants et le Sénat de l’État — les équivalents américains de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Mais la gouverneure Katie Hobbs a finalement décidé d’exercer son droit de veto. Dans sa justification, elle a déclaré qu’elle ne considérait pas le bitcoin comme un investissement fiable. Selon elle, la cryptomonnaie n’est pas suffisamment éprouvée pour qu’on y engage des fonds publics, en particulier ceux du fonds de retraite des fonctionnaires.
Résultat : il est désormais peu probable que l’Arizona achète du bitcoin cette année. Pour soumettre un nouveau projet de loi similaire, tout le processus législatif devra repartir de zéro — un effort long de plusieurs mois. Néanmoins, tout espoir n’est pas perdu.
La loi bitcoin peut-elle encore voir le jour ?
Deux options s’offrent à ceux qui souhaitent renverser cette décision. La première est celle d’un référendum populaire, initié par les citoyens de l’Arizona. Mais cette voie semble peu probable.
La seconde option, plus réaliste, est de passer outre le veto par un nouveau vote au sein des deux chambres. Pour que cela fonctionne, il faudrait une majorité qualifiée des deux tiers à la Chambre comme au Sénat. Ce scénario reste incertain.
Ce qui est sûr en revanche, c’est que la communauté crypto a vivement réagi. L’avocat spécialisé Andrew Gordon a appelé à élire davantage de responsables politiques « conscients que bitcoin et la crypto sont l’avenir ». De son côté, la sénatrice d’État Wendy Rogers, à l’origine du projet, s’est exprimée sur X en ces termes :
« Les politiciens ne comprennent pas que le bitcoin n’a pas besoin de l’Arizona. C’est l’Arizona qui a besoin du bitcoin. »
Enfin, un autre projet de loi lié au bitcoin est encore en cours d’examen. Il autoriserait le ministère des Finances de l’État à investir jusqu’à 10 % de ses réserves dans le bitcoin. Ce texte n’a cependant pas encore franchi l’étape finale du vote.