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Les taux d’intérêt à long terme sur les obligations d’État au Royaume-Uni ont atteint leur plus haut niveau depuis 1998. Les investisseurs exigent une compensation de plus en plus élevée pour prêter leur capital à des pays qui s’endettent trop et affichent des déficits budgétaires croissants. La même situation pourrait, à terme, se produire aux États-Unis.
Quelles sont les conséquences possibles de cette évolution pour le cours du bitcoin ? Et existe-t-il encore des solutions ?
The UK faces the doom loop of rising borrowing costs, growing deficits and a government facing a lot of bad choices to raise revenues. Yields on 30-year gilts have reached their highest levels since 1998. (1 of 3) pic.twitter.com/LOaCJB7PKz
— Lisa Abramowicz (@lisaabramowicz1) September 2, 2025
L’or atteint un record historique – le bitcoin peut-il suivre ?
Le bitcoin est souvent surnommé « l’or numérique ». À ce titre, il peut s’inspirer de la réaction actuelle de l’or face à ces turbulences. Le cours du métal jaune a en effet atteint mardi matin un nouveau sommet historique de plus de 3.500 dollars.
On ne peut pas affirmer, sur la base de ces hausses de taux et de ces mouvements sur les marchés financiers, que le dollar américain ou d’autres monnaies souveraines sont sur le point de s’effondrer. Mais le signal est clair : quelque chose doit changer. Les responsables politiques doivent avaler la pilule amère et revenir à une discipline budgétaire stricte : ne pas dépenser plus que ce qui rentre.
Or, cela ne semble pas être la voie choisie. Donald Trump a déjà indiqué que son gouvernement vise à faire croître l’économie plus vite que la dette. En d’autres termes, ils misent sur un miracle de productivité.
Les nouvelles technologies devraient accélérer la croissance économique, permettant de rembourser la dette grâce à une production accrue. Mais cela reste un pari : même avec l’intelligence artificielle, nul ne sait encore dans quelle mesure, et à quelle vitesse, elle transformera réellement le monde.
Ce qui est clair, en revanche, c’est que nous entrons probablement dans une ère où l’inflation restera structurellement plus élevée. Il n’est pas exclu que les banques centrales doivent bientôt abandonner leur objectif de 2 % d’inflation annuelle.
L’argent gratuit n’existe pas
Pour Jerome Powell et la Réserve fédérale américaine, la situation au Royaume-Uni devrait servir de leçon : ne pas baisser les taux si l’économie semble robuste et que l’inflation repart à la hausse.
Pourtant, il paraît inévitable que les États-Unis se dirigent vers un cycle de baisse des taux. Actuellement, le marché estime à 91,7 % la probabilité d’une réduction dès le 17 septembre. Ensuite, il existe 37,5 % de chances que l’année 2025 se termine avec trois baisses supplémentaires, et 48,5 % de chances avec deux.
Ces évolutions risquent surtout d’agir comme du carburant pour le bitcoin et les autres actifs risqués, tandis que le citoyen lambda en paiera le prix sous forme d’inflation.