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L’investisseur moyen en cryptomonnaies est curieux et peu enclin à fuir le risque. Parfois même obstiné, et c’est tant mieux. C’est justement cette ténacité qui a permis à beaucoup de continuer à croire au Bitcoin, alors que des experts l’avaient déclaré mort à de multiples reprises.
Le site « Bitcoin is Dead » recense avec précision toutes ces annonces. Depuis 2010, critiques, médias et analystes autoproclamés ont prédit à 440 reprises la fin du Bitcoin. Pourtant, à chaque fois, cette création du mystérieux Satoshi Nakamoto est revenue sur le devant de la scène.
Bitcoin : une histoire de doutes et de résilience
Le site « Bitcoin is Dead » constitue l’un des témoignages les plus complets de l’évolution du regard porté sur la cryptomonnaie. Il rassemble quinze ans d’articles, de tweets et de déclarations annonçant sa disparition. On peut notamment y consulter les “avis de décès” publiés en 2017, année d’une spectaculaire envolée du marché, où Bitcoin s’est affirmé plus solide que jamais malgré les prédictions pessimistes.
Les détracteurs les plus célèbres
Bitcoin a toujours suscité des critiques virulentes. L’un des plus connus est Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, qui déclarait :
« J’ai toujours été opposé aux cryptomonnaies, au Bitcoin et à tout ce qui s’y rattache. Leur seule véritable utilité concerne les criminels, les trafiquants, le blanchiment d’argent et la fraude fiscale. »
S’il en avait le pouvoir, Dimon interdirait purement et simplement Bitcoin.
D’autres figures de la finance partagent cette vision, notamment Peter Schiff et Warren Buffett. Ce dernier, après plus de soixante ans à la tête de Berkshire Hathaway, a affirmé que « Bitcoin n’est qu’un jeton de spéculation, sans valeur intrinsèque ».
Le classement des plus fervents « fossoyeurs » du Bitcoin
Nom |
Fonction |
Nombre de fois où ils ont déclaré Bitcoin mort |
---|---|---|
Peter Schiff |
Trader, commentateur financier |
19 |
Warren Buffett |
Homme d’affaires et investisseur |
8 |
Steve Hanke |
Économiste, Johns Hopkins University |
8 |
Nouriel Roubini |
Économiste, NYU – surnommé « Dr Doom » |
8 |
Jamie Dimon |
PDG de JPMorgan Chase |
7 |
L’une des déclarations les plus récentes provient de Jacob King, PDG de WhaleWire. Selon lui, la fin du Bitcoin est proche :
« Les investisseurs de long terme ont déjà pris leurs profits. Les données montrent qu’ils ont encaissé plus que jamais. Quand cette bulle éclatera, nous ne reverrons plus jamais de nouveaux records. La pression vendeuse actuelle indique que nous sommes au sommet. »
Quelques semaines plus tard, pourtant, le Bitcoin atteignait un nouveau record le 5 octobre 2025.
Leçons d’un faux enterrement
Le site « Bitcoin is Dead » illustre à quel point le sentiment du marché évolue entre euphorie et panique. Il montre aussi les conséquences qu’aurait eues une approche contrarienne : selon ses calculs, un investisseur qui aurait placé un dollar à chaque annonce de la mort du Bitcoin aurait aujourd’hui accumulé plus de 128 millions de dollars, soit environ 119 millions d’euros.
L’écrivain américain Robert A. Heinlein résumait cette logique à sa manière :
« Écoutez toujours les experts. Ils vous expliqueront pourquoi quelque chose est impossible. Puis, faites-le quand même. »