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Depuis qu’El Salvador a conclu un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) à la fin de l’année dernière, le pays a pourtant acquis 240 bitcoins. Un fait surprenant, puisque cet accord lui interdit normalement d’en acheter davantage. Alors, comment cela est-il possible ?
El Salvador continue de renforcer ses réserves en bitcoin
À ce jour, El Salvador détient 6 210,18 bitcoins, ce qui en fait l’un des plus grands détenteurs souverains au monde, juste en dehors du top cinq. D’après les données publiées par le Bitcoin Office national, 30 nouveaux bitcoins ont été ajoutés à la réserve le mois dernier, et encore 8 supplémentaires au cours des dernières semaines.
Réserve de Bitcoin du Salvador. Source : Bitcoin.gob.sv
La stratégie d’El Salvador consiste à acheter un bitcoin par jour. Cela dit, le pays d’Amérique centrale a parfois accéléré ce rythme dans le passé. Depuis plusieurs années déjà, le bitcoin occupe une place centrale dans la politique économique du pays. Cette approche, lancée en 2022 par le président Nayib Bukele (en poste depuis 2019), a déjà contribué à l’économie nationale.
El Salvador risque-t-il des problèmes avec le FMI ?
El Salvador continue d’accumuler du bitcoin, mais non sans risques. Le pays a déjà reçu plusieurs avertissements du Fonds monétaire international (FMI). En échange d’un soutien financier, le gouvernement s’est engagé à ne plus faire du bitcoin une monnaie légale, ni à en accumuler dans ses réserves publiques.
Cependant, il ne semble pas que le pays enfreigne cet accord. Fin avril, Rodrigo Valdes, directeur du département de l’hémisphère occidental au FMI, a déclaré qu’El Salvador n’achetait pas de bitcoin avec des fonds publics ou issus des impôts. Ces achats sont réalisés par le Bitcoin Office, une entité qui ne relève pas directement du budget de l’État.
Tant que les acquisitions ne sont pas financées par des fonds gouvernementaux, le pays respecte donc son accord avec le FMI. Ainsi, El Salvador peut conserver à la fois son image pro-bitcoin et sa coopération avec l’institution financière internationale.
Par ailleurs, le pays a déjà pris certaines mesures pour se conformer à l’accord : au début de l’année, il a notamment abrogé la loi qui obligeait les entreprises à accepter le bitcoin comme moyen de paiement.