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Le lancement de World Liberty Financial (WLFI), la nouvelle cryptomonnaie liée à la famille Trump, se déroule loin d’être sans heurts. Peu après sa mise en circulation, la monnaie a déjà connu une forte chute de valeur et, pour ne rien arranger, les détenteurs de WLFI ont subi une attaque de grande ampleur à peine un jour après le début des échanges.
Les détenteurs de WLFI pris pour cible par des hackers
Les pirates exploitent une faille dans la dernière mise à jour d’Ethereum, appelée Pectra. Grâce à une astuce, ils parviennent à faire en sorte que des portefeuilles numériques ordinaires se comportent temporairement comme des smart contracts. En modifiant le code, ils redirigent automatiquement toutes les pièces vers leurs propres comptes dès que l’utilisateur tente d’envoyer ses tokens.
Yu Xian, fondateur de SlowMist, a averti lundi que plusieurs portefeuilles WLFI avaient déjà été vidés de cette manière. Sur les forums, de nombreux utilisateurs expriment leur frustration : certains ont réussi à sauver une petite partie de leurs tokens, mais la majorité reste bloquée dans des portefeuilles compromis. Le montant total dérobé par les hackers n’est pas encore connu.
WLFI manque son envol
La chronologie de l’attaque est particulièrement fâcheuse. WLFI a été lancé lundi avec une offre totale de 24,6 milliards de tokens et un écosystème ambitieux comprenant des cartes de paiement et divers services financiers. Le lancement semblait prometteur avec un pic de 0,33 dollar, mais le cours est retombé en une seule journée à 0,24 dollar, soit une baisse de plus de 20 % depuis la mise en circulation.
Le projet faisait déjà l’objet de critiques dès le départ. Pour éviter une vente massive immédiate (dump), certaines restrictions avaient été mises en place : les fondateurs ne pouvaient pas vendre leurs tokens dès le lancement et les jetons achetés étaient débloqués progressivement.
Ces mesures n’ont cependant pas suffi à enrayer la chute des prix. Dans la communauté, un nouveau plan a rapidement vu le jour : utiliser les revenus générés par les frais de transaction pour racheter et « brûler » des WLFI, c’est-à-dire retirer définitivement des tokens de la circulation afin de soutenir la valeur. La majorité des votants semble favorable à cette proposition.
Mais le piratage a accentué l’instabilité. Les analystes mettent en garde contre la multiplication des phishing links et des contrats frauduleux qui prolifèrent déjà sur Telegram et X, aggravant la situation.
Accusations d’enrichissement personnel
L’implication de Donald Trump dans la cryptomonnaie lui attire également de nombreuses critiques. Ses opposants l’accusent de mélanger ses intérêts financiers avec ses ambitions politiques et d’utiliser sa fonction pour s’enrichir personnellement. On estime qu’avant même le lancement de WLFI, le président américain avait déjà engrangé plus d’un milliard d’euros en cryptomonnaies. Après la mise en circulation de WLFI, ce montant pourrait avoir grimpé jusqu’à 4,3 milliards d’euros.